Regard primaire
Si on ouvrait les yeux, on verrait peut-être que notre bonheur n'est pas si loin. Mais où est le bonheur? C'est celui de lever les yeux vers le futur plein d'avenir, de le sentir le présent et de pouvoir l'attraper chaque moment.
Je l'ai vu, sortant de son coin obscur jusqu'au matin. Il y a des choses fascinantes, mais celui d'un regard perdu dans ses pensées, est un fait qui m'éblouit par sa beauté. Sans artifice, il vous attrape, mon premier coup de coeur. C'est toujours le bonheur, qu'importe s'il est mal dessiné, ou s'il n'est pas symétrique, l'oeil peut se le permettre. Toutes ces imperfections qui le rendent parfait, ses courbes, ses motifs et ses couleurs. Ce petit tout, qui de ce fait n'est rien. Une capsule entre l'esprit et le vif, le présent, le matériel. Un appareil photo de la mémoire. Laisse entré la lumière, l'absorbe et la digère. Ce petit tout, qui ne vous laisse pas indifférent, un chef-d'oeuvre, si difficile à reproduire tel qu'il est, aléatoire et unique. Ses yeux là posé au hasard. Y a-t-il une couleur pour aimé? Quel que soit ce mélange de couleur, je m'y déverse dans les siens depuis une éternité. Je me glisse dans ses dunes. Mais au fond, le vide, la prunelle de ses yeux, lui, ce trou béant au milieu des merveilles. Pupille s'appelle-t-elle? Ce rond noir qui n'est pas là par hasard, ce vide que l'on peut apercevoir, cette chambre noire que peut-on y voir? La barrière de l'esprit, voilà pourquoi je ne peux savoir, tes pensées, sans tes lèvres. Tant pis je plonge mon âme dans la tienne.
Nos yeux déversent un flot de parole, des couleurs de l'arc en ciel. Une énigme par tout temps. Restons primaire, les yeux ne mentent pas souvent.